ô Marseille, je te dirai un jour ce que tu as semé en moi : l’ardeur, le courage et l’accent de la Méditerranée, cette mer monstrueuse d’affection et de tendresse.
Du fond de mon lit, tes vers tournent dans ma tête. J’entends ta voix, Léo. Elle couvre la mienne qui s’éteint de jour en jour.
Dans quelques jours j’aurai quatre-vingts ans. Ma cinquième saison est arrivée, plus vite que je ne l’aurais cru. Je n’ai décidément pas envie de regarder cette « femme imprécise » dans les yeux. Pourtant je reconnais ses contours. C’est un signe. J’ai encore tellement de projets dans la tête, mon rêve de saltimbanque se réinvente chaque jour. Laisse-moi finir ce livre, je t’en prie, pose un peu ta faux. Après je te suivrai, puisqu’il le faut.
Est-ce que l’on porte en soi son destin ? Est-ce que l’art lui donne sa forme et exprime notre vérité profonde ? Je le crois, oui. Michel Foucault disait que la véritable œuvre d’art est ce que nous avons fait de notre vie. Qu’ai-je fait de ma vie ?
Je n’ai jamais eu aucune prétention. J’ai voulu m’emparer d’un désir. Je me suis inventé un monde qui ne pouvait exister que si je mettais les pieds sur un plateau. J’aurais très bien pu me l’inventer ce monde sans aller faire le saltimbanque, sauf que pour moi ce n’est pas possible.
C’est mystérieux le plateau ! Le plateau ça soigne. Le plateau c’est une passerelle pour le rêve. Tout est possible, on peut échapper à tout sur un plateau. Ce sont des plongeons amoureux qui sont extrêmement mystérieux.
Même pour les gens qui sont athées comme moi, il n’y a qu’un plateau qui te soulève. C’est de l’ordre du sacré. Tu approches du ciel ! voilà tout ! Les gens, tu les vois tout en bas. Et toi, tu es si proche du ciel ! C’est une espèce de joie indescriptible, une chaleur douce et émouvante qui te fait dire des choses essentielles, pour peu que tu ne cherches pas à les dire. Les mots sont impuissants sauf quand ils sont poésie.
Si vous saviez ce que le théâtre peut vous amener, vous en feriez tous. Je sais que vous serez heureux si vous plongez là-dedans, mais de façon authentique. C’est de l’art. C’est comme la peinture, c’est une histoire entre soi et soi. Sans tricherie avec soi-même. Que ça ! Quand on ne cherche pas midi à quatorze heures, la vie est simple. Faut juste s’emparer de son désir, et vivre son rêve fou. Et casser les contraintes qui t’empêchent de vivre ton rêve. Il te faut du courage pour rester debout et être soi.
Quelle belle aventure !
Cette vie sous le sceau du théâtre de la fraternité, c’est une histoire de rencontres humaines inattendues, de discussions passionnées dans des échanges affectueux. Une histoire de tendresse infinie.
On n’invente jamais rien seul. On poursuit dans notre imaginaire les chemins que d’autres fous ont ouverts avant nous, ces chemins jalonnés de pierres qui conduisent au mystère de la vie.
Ce mystère de la vie, j’ai voulu le percer. Il m’a travaillé tout au long de mon parcours rebelle. J’ai compris à travers ma quête d’un théâtre de la fraternité que le sens de la vie – la vraie vie, nue, sauvage et simple – jaillit de l’amour entre les êtres humains, de l’amour pour leurs animaux, pour tout ce qui vibre dans la nature. La fraternité est fondamentalement le sens de la vie. L’amour aussi. Mais l’argent sans partage fraternel est le poison mortifère de la vie. C’est l’éternelle lutte du Bien et du Mal dans l’univers.
La tendresse, bordel ! voilà la source vive de la Vie. Une source gratuite, où chacun sans exception peut puiser pour exister.
Psourtseff –
Quelle belle idée !
DALEST Mireille –
C’est toute la vie de Richard. Passionné et rebelle qui a fait du Toursky une œuvre magistrale. S.A. vie, riche de passions et d’amour fraternel est un magnifique exemple pour l’humanité. Decton Etoie, Richard, tu feras resplendir ta belle création. Merci n’est rien, à côté de ce que tu as accompli. Que le TOURSKY Vive !
Degeilh Manette –
» Le TOURSKY théâtre de la FRATERNITÉ » !… Tout est dit dans ce titre, à jamais reconnaissante à mon Ami et tous ces frangins, comme il disait … Ce livre est une pépite de grands et beaux souvenirs… J’avais l’impression de l’entendre me le lire,… Plus de cinquante d’Amitié et d’Amour du théâtre et de.l’Artiste.. Il m’a fait revivre des tas de souvenirs, découvrir ou approfondir des anecdotes , Une très belle leçon de Vie de ce grand Saltimbanque, Fou oui mas fou D’HUMANITÉ D’AMOUR et de PARTAGE.
À jamais dans mon 💖 et dans celui de beaucoup d’autres.
Le meilleur Ami de Merci est beaucoup…
Alors Merci beaucoup pour ce livre.
Thierry B. Audibert –
Je viens d’arriver au bout de ce voyage d’une vie. J’ai volontairement pris mon temps pour prolonger cette impression entretenue que Richard me livrait ces épisodes en direct, comme dans les quelques courtes conversations que j’ai eu la chance d’avoir avec lui. Je ne l’ai vraiment rencontré qu’en 2020 mais les différents épisodes remontés par son récit me rappellent que depuis 1981 je n’étais pas loin. J’ai tout suivi de la geste hors du commun de cet homme qui n’a cessé d’appeler les rêveurs à l’Art et à l’Amour.
L’Art et la Fraternité ont tissé son destin, il n’a jamais dévié. Comme l’écrit Henri-Frédéric Blanc au sujet de son personnage dans le Livre de Jobi : « Il ne subissait pas le sort, il le chevauchait. Le destin est chameau, fidèles, mais les chameaux, tu peux leur grimper dessus ». Blanc dont Richard m’avait dit qu’il était pour lui le plus grand anarchiste vivant qu’il connaissait.
Oui, Richard a grimpé tous les chameaux et tout à la fin, sur ce qui allait être son lit de mort, il s’est retourné sur son impressionnant trajet avec humilité, l’amour et le respect des autres transpirant à chaque ligne de cette épopée. La fin est magnifique et poignante. Elle est à l’image de tout ce livre d’émotion et de combat.
Pascalou Talon –
Un livre exceptionnel ! A mettre entre les mains de tous les jeunes pour qu’ils trouvent le courage de réaliser leur rêve comme Richard l’a fait tout au long de sa vie. J’ai été très émue de le lire en comprenant de page en page que la maladie allait l’emporter malgré sa lutte pour la vie. Il s’est accroché pour nous laisser son empreinte de tendresse. Je recommande vivement ce livre. Il nous aime ! nous aussi on l’aime !
Jacques Layani –
La gageure était de faire entrer une vie dans moins de deux-cents pages.
Elle était de faire entrer, sans forcer le passage, dix-sept ans d’enfance et d’adolescence ; un peu plus de huit années de cascadeur et de comédien à Paris ; un peu plus d’une année de directeur artistique et de comédien au Massalia ; cinquante-trois ans au théâtre Axel-Toursky, dont il fallait, bien évidemment, raconter la genèse.
Cependant, comme le grand Richard s’est toujours montré capable de tout, il est parvenu à réaliser l’exploit. Pour faire bonne mesure, il a ajouté la dimension sociale et culturelle de son action ; la dimension internationale que prit au fil du temps son théâtre inventé ; le récit de ses heurts avec des institutions paresseuses ; la narration patiente de ses difficultés, dont celle de ses quatre grèves de la faim ; l’histoire de ses folles inventions, à commencer par la plus spectaculaire d’entre elles, l’odyssée du Constanta ; ses amitiés, ses amours tendres ; les coups reçus et les caresses données… En résumé, Richard Martin a raconté Richard Martin et il y est parvenu.
Ce n’était pas évident, d’autant que ses souvenirs ont été dictés au fil de l’année 2023, année de misère et de douleur dont la fin a emporté, en lambeaux, le cœur de ceux qui l’aiment.
Notre électron libre préféré, le rebelle passionné, l’homme au trop plein d’amour et de passion, le diseur magnifique, le peintre de talent, a su se dire avec modestie, simplement, chaleureusement. Il lègue avec ce livre un manifeste de l’engagement artistique et humain pour un monde meilleur, plus intelligent, plus fraternel – l’utopie de son existence entière. Dans ce parallélépipède de papier imprimé, il donne – il n’a jamais su faire que cela : donner – une leçon d’intelligence et de vie. Dans ce petit paquet de feuillets, il est, tout entier, Richard Cœur-de Passion, le héros. Celui qu’une vie entière n’a pu satisfaire, lui qui avait encore tant de projets à mettre en œuvre.
Celui qu’il faudrait donner en exemple aux enfants des écoles, afin de leur montrer ce qu’on peut faire quand on a un cœur immense et une volonté en béton armé ; celui qu’on aurait dû porter en triomphe dans les rues de Marseille, plutôt que de lui créer des ennuis ; celui dont on devrait donner le nom à l’actuelle avenue Édouard-Vaillant ; celui dont un buste de bronze devrait être commandé à un artiste et installé dans la ville.
Ne pas se rendre compte de la présence d’une personne exceptionnelle est une caractéristique humaine. On le réalise lorsqu’il est trop tard. Nous sommes un grand nombre, toutefois, à avoir su ouvrir les yeux et pressentir l’importance de Richard Martin. Tant pis pour ceux qui ne l’ont pas reconnu à temps. S’ils le veulent, ils liront cet ouvrage, saupoudré d’un brin de mélancolie dû à la conscience que le grand Richard avait, de son état de santé. S’ils le lisent, ils devraient comprendre. S’ils ne comprennent pas, ce sera définitivement trop tard pour eux. Nous, nous conserverons la mémoire vivante du saltimbanque fraternel à la voix de tonnerre et de tendresse, de songe et de révolte. La mémoire du plus marseillais des Niçois ; du plus sincère des comédiens ; du plus fidèle des amis. De ce monument de générosité qui donnait aux autres même aux moments où lui-même avait besoin de recevoir, venait soutenir ses soutiens et trouvait le moyen de se montrer en forme à ceux qui lui rendaient visite lorsqu’il était malade.
Je crois que cette phrase de Romain Gary ne lui aurait pas déplu : « Si les hommes de notre temps ne trouvent pas aux problèmes qui déchirent le monde de solutions fraternelles, c’est peut-être la condamnation des hommes de notre temps, ce n’est pas une condamnation de la fraternité ».
Jacques Mandrea –
RICHARD !!!! Cela fait des jours et des jours que je ne sais pas même oser parler de ce livre, tant mes liens avec le THÉÂTRE TOURSKY , et ceux qui l’ont fondé, RICHARD ET TANIA SOURSEVA, remontent à la préhistoire de ce temple de l’art théâtral , en ce qu’il a de plus religieusement laïque, dans sa façon d’avoir fédéré tant d’univers divers… De très près comme de fort loin, ma trajectoire “artistique “a toujours gardé en toile de fond les ondes énergiques dont je m’étais nourri là même… et voilà que je parle finalement trop de moi moi moi,alors qu’il faudrait juste dire à quel point c’est formidable , bouleversant d’avoir gravé dans l’écrit, le
MANIFESTE artistique et humain, d’un « théâtreux », hors du commun, d’un grand frère aux rudes caresses inoubliables ….Merci à aux Éditions SI UN JOUR,à ceux et celles, qui ont donné naissance à un tel cadeau…
Angelo Vitali –
Une claque ce livre ! Je suis encore étudiant mais il va m’accompagner dans mon propre rêve. Il nous montre l’exemple. Chaque fois que j’aurai envie de renoncer, je relirai les pages de ce grand Monsieur de la culture. Respect Monsieur Martin !
sephora michel –
Fraternité ! Un mot dont il est urgent de battre le rappel aujourd’hui. Mais un mot n’est rien sans les actes.
Ce magnifique livre est un témoignage très fort de ce que signifie la fraternité incarnée dans la culture bien sur, mais avant tout dans la vie. A lire et partager !
C.STOLZ –
Ce livre se lit comme une confidence que l’auteur vous ferait à vous, rien qu’à vous, dans l’intimité d’une soirée d’été. Le style est vivant, à la fois humble et affirmé, enthousiaste. Accessible. Quand je l’ai terminé et refermé, j’ai eu l’impression que Richard Martin venait juste de quitter la pièce. Son souffle poétique a pénétré mon coeur lourd de trop de difficultés dans cette vie sans horizon, et j’en ai oublié mes chagrins, et je me suis dit, vas-y, ose à nouveau rêver toi aussi. La foi en la vie, ça ne dépend que de toi. Quel beau livre !
Follo Marie –
Si un jour j’avais pensé que Richard nous laisserait le Grand Livre de sa Vie, comme un Trésor pour nous Tous !
Qui peut oublier Richard et Tania, les fondateurs d’un rêve fou…un imaginaire incarné par un théâtre de Fraternité, habité par l’âme de ceux qui l’ont conçu dans leur Odyssée méditerranéenne.
C’est un petit chef d’œuvre de poésie, de rencontres, où chacun revient sur sa propre histoire d’amour avec ce théâtre, réminiscences d’odeurs, de ceux qui ont foulé cette scène sous les projecteurs de la Régie avec Michel Tzicuris, et William et Guedjounet , oui je me souviens quand maman m’a ouvert grands mes yeux devant cette scène dont la salle étincelait avec ses fauteuils de velours rouge, cette entrée avec la caisse et deux personnages insolites pour nous accueillir, la magie, l’émerveillement et tous les spectacles que j’y ai vu de Richard, clone de Léo, et des soirées interminables avec mes yeux d’enfants fascinés par la rencontre d’une pléiade d’artistes exceptionnels, quelle chance !
Ce livre fait revivre en chacun des souvenirs uniques, de scènes personnelles enfouies en chacun, de spectacles grandioses, La Méthode, Viens on s’en va, l’Opéra des rats, Alma Martrix, La Mémoire et la Mer, Je t’aime, etc…et tant d’autres créations pour le festival d’Avignon…
L’aventure du Toursky de Richard Martin se raconte, se livre aux lecteurs, se vit et se revit au fil des pages de la vie de son auteur avec ses combats, pétris par sa Fraternité et son Humanisme.
Ce livre nous fait découvrir le monde magique et universel des Saltimbanques !
Merci Richard pour la Beauté de cette œuvre qui restera jamais une parcelle de Ta fraternité en Nous Tous…à partager sans modération jusqu’à l’éternité…
Richard on t’aime pour Toujours jusqu’aux étoiles chaque soir à l’heure des spectacles !
Jean-Paul COLOMBE –
Richard Martin, en lui-même : sa vie, ses choix, son œuvre, laisser une trace de son vivant. De février au 21 septembre 2023, il a conté ses 5 Saisons de vie, via des interviews, par celle qu’il avait choisie, Chantal Hincker, Et si un jour Éditions. Sa famille et ses Amis vont au devant des publics, lecteurs.et curieux. Cette diffusion vise à élargir l’Hommage à ce Saltimbanque, tel qu’il se définissait. Et c’est tant mieux !
Ajax Pons –
J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce récit. Richard Martin a réussi un bel équilibre entre ses éléments biographiques, ses magnifiques créations, ses compagnonnages, ses bagarres pour la liberté de création. Aucun élément ne prend le pas sur les autres, comme pour nous montrer que sa vie a été un tout. Pas facile de raconter aussi bien toute une vie, surtout quand on est malade ! Et quelle vie extraordinaire ! J’ai aimé le ton qui mêle à la fois une sacrée verve sans faux semblants, beaucoup de sensibilité et de pudeur, particulièrement dans l’hommage émouvant rendu à sa première épouse disparue, grande actrice, qui a quitté la Comédie française pour créer avec lui son théâtre de la fraternité, et le joli portrait plein de force – mais pudique – de sa seconde épouse, sa « guerrière », dit-il, toute dévouée à défendre ce théâtre. J’ai été sensible à cette délicatesse, que l’on retrouve aussi quand il parle des humbles. On sent qu’à la fin de sa vie, il n’avait plus envie de bagarre mais de tendresse, qu’il a mobilisé ses dernières forces pour délivrer une fois encore ses messages d’amour. Un homme entier, un visionnaire, un sage fou d’humanisme. Lire son livre, ça fait du bien !
Arlaud Philippe –
Généreux témoignage d’une vie théâtrale d’exception ! Qui fait beaucoup penser à un Pierre Debauche, une approche parallèle, dans les mêmes années à Nanterre.
La vigueur de la poésie contre la bêtise. Salut l’artiste, vive l’anarchie !